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#13 - Fruits Basket, le shojo nostalgie.: Product
Pour la première fois dans le podcast, je vais lâcher mes shonens mainstream et vous parler d’un shojo (toujours mainstream, par contre haha) : Fruits Basket !
Revenons rapidement sur ce qu’est le shojo ! C’est de manière très basique, le pendant « féminin » du shonen. C’est une ligne éditoriale destinée plutôt aux jeunes femmes, car les sujets traités relèvent souvent des interrogations et préoccupations que l’on a à l’adolescence, en tant que futures jeunes femmes (je le sais, pour l’avoir vécu hahaha). Souvent, cela aborde des histoires de romance, ou paradoxalement d’horreur !
Je dois avouer que j’ai été assez surprise de constater que beaucoup de garçons / hommes lisent du shojo et que ce n’est pas du tout un genre uniquement apprécié des nanas. (Petit clin d’œil à mon copain Max du podcast PCF Mangas, qui en est un grand consommateur haha). Tout comme, beaucoup de filles/femmes lisent du yaoi (genre narratif qui raconte des histoires de romance entre des hommes). Mais bref, on s’éloigne du sujet principal !
Je suis tombée sur un épisode de l’anime de Fruits Basket un matin en faisant ma séance de sport pendant le confinement, sur la chaîne de mangas J-one. Je me suis d’abord dit que c’était encore un manga culcul, mais au bout de 30 minutes, j’avais complètement arrêté ma séance de sport (toutes les excuses sont bonnes !) et j’étais scotchée devant la télé. J’ai enchaîné 4/5 épisodes et je me suis dit « quel est ce manga ? Je veux en savoir plus ». Du coup, je suis allée regarder le début de l’anime sur Wakanim ! Et j’ai beaucoup trop aimé. Sauf que j’avais évidemment envie de savoir la suite, donc je me suis procuré les mangas !
Et aujourd’hui, je vous explique pourquoi Fruits Basket est un manga qui est une bouffée d’air frais, qui fait du bien au moral.
Il y aura des spoilers dans cet épisode.
Rappel sur l’œuvre
Mangaka – Natsuki Takaya
Date de sortie - Fruits Basket sort par chapitres dans la revue japonaise appelée Hana to yume, entre juillet 98 et novembre 2006, avant d’être compilée en 23 volumes reliés.
Version française - publiée chez Akata/ Delcourt. Une version Perfect sort en 2018, qui condense les 12 tomes e
Anime : Un premier anime de 26 épisodes basés sur les 6 premiers volumes a été diffusé entre juillet et décembre 2001 (version française disponible chez Declic Images en DVD) mais une nouvelle adaptation « reboot » est diffusée entre avril 2019 et juin 2021 avec un total de 3 saisons. (Wakanim, ADN et sur la chaîne j-one).
Résumé de l’histoire
Tohru Honda est une lycéenne de 16 ans qui, après la mort de sa mère, a quitté la maison de son grand-père pour aller planter sa tente dehors. Un beau matin, elle est « découverte » par un jeune garçon de sa classe, Yuki Soma, qui lui apprend qu’elle est en réalité sur la propriété de sa famille. Elle rencontre également l’oncle de Yuki, Shigure Soma. Shigure, un peu apitoyé par cette jeune fille vivant seule au fond du jardin, lui propose de venir s’installer chez eux, en échange de tâches ménagères, ce qu’elle accepte. À la suite d’un concours de circonstances, Tohru va découvrir le terrible secret de cette gigantesque famille : 13 membres sont maudits et possédés par l’un des 13 signes du zodiaque (oui, car il y en a 13 selon la légende). Ils sont dans l’incapacité d’être touch(é)es par une personne du sexe opposé au leur, sous peine de se transformer en leur animal zodiaque aux yeux de tous. Ils peuvent également se transformer lorsqu’ils sont fatigués, malades, ou sujets au stress. Cela ne dure en général que quelques minutes, mais malheureusement ils se retrouvent nus comme des vers lorsqu’ils reprennent leur apparence humaine.
Tohru va également apprendre l’existence d’Akito, le chef de la famille Soma, un personnage étrange et plutôt sombre, qui semble avoir une certaine emprise sur tous les membres possédés.
Alors pourquoi Fruits Basket est un manga qui fait du bien au moral ?
Les personnages – C’est la première grande force de ce manga. Les personnages sont très variés et très « hauts en couleurs ». Il y a plusieurs générations au sein des douze membres possédés. Les « adultes » de la famille Soma (Shigure signe du chien, Kureno signe du coq, Ayamé signe du serpent), et Hatori signe du dragon. Les « ados » : Yuki signe du rat, Kyo signe du chat, Kagura signe du sanglier, Hatsuharu signe du bœuf, Ritsu signe du singe, Rin signe du cheval et enfin nous avons les « enfants » avec Momiji signe du lapin (enfin lui, c’est un cas particulier car on croit qu’il a genre 10 ans pendant toute l’histoire et il grandit d’un coup à la fin du manga et on se rend compte qu’il a en réalité qu’un an de moins que Tohru), Kisa signe du tigre et enfin Hiro, signe du mouton.
Également les deux meilleures amies de Torhu, qui sont très présentes : Arisa et Saki. L’une étant un ancien membre de gang, l’autre avec des dons télépathiques particuliers. Toutes deux tiennent plus que tout à Tohru et sont prêtes à tout pour la soutenir et la protéger.
Chaque personnage a son caractère bien à lui et du coup cela crée un panel de personnalités très différentes mais toutes relativement excentriques. On ne s’ennuie pas et il est difficile d’avoir une préférence pour l’un plus que pour l’autre, tant ils sont tous super attachants. Il y a évidemment un lien entre les douze maudits, plus qu’avec le reste de la famille. Car en effet, la famille Soma est gigantesque et ils ont une énorme propriété (c’est carrément un mini village) où ils vivent tous ensemble. Chaque personnage est en proie à ses propres tourments. Mais ils essayent tous plus ou moins de se protéger les uns, les autres. De la violence d’Akito, d’abord, mais aussi pour leurs propres raisons personnelles (amour, lien familial, etc.). Les adultes veillent sur les plus jeunes et ils se serrent les coudes à leur façon.
Évidemment, le personnage de Tohru. Tohru est tellement gentille et dévouée qu’elle pourrait être exaspérante, mais ce n’est pas le cas. Très naive au début : elle a du mal à faire le deuil de sa maman, elle à un côté parfois un peu « bébé), elle évolue nettement au cours de l’histoire et sans se départir de sa gentillesse profonde, elle prend en assurance, s’affirme et suit son objectif, sans jamais le perdre de vue et même si elle doit se sacrifier pour y arriver. On en apprend un peu également sur ses parents au fur et à mesure de l’histoire et on comprend qu’ils ont vécu une belle histoire tous les deux et qu’ils étaient sincèrement et profondément amoureux, même si au premier abord, tous les opposait. Lui, fils de bonne famille, professeur au lycée. Elle, motarde bagarreuse dans un gang.
L’humour – C’est en effet un manga avec de nombreuses touches d’humour et un ton très léger. Il y a souvent des situations rocambolesques car Tohru est tellement maladroite qu’elle a un don pour s’attirer des ennuis. La vie dans la maison de Shigure est également mouvementée (en effet, Shigure, Kyo et Yuki ne vivent pas au même endroit que le reste de la famille, dans la résidence Soma. Ils ont plus ou moins été bannis).
Les secrets, dans les secrets – On n’est jamais à court de révélations dans cette histoire. En effet (attention SPOILERS) Tohru découvre d’abord le secret de la famille Soma (qui est donc qu’ils sont possédés par les douze animaux. Ensuite elle découvre que Kyo, possédé par le signe du chat (signe qui est exclu et mis à l’écart par les autres animaux à la suite d’un quiproquo dans la légende) cache un autre secret encore plus difficile : lorsqu’il enlève un bracelet de perles rouges et blanches qu’il a au poignet, il se transforme en un monstre répugnant et odorant, semblable à une sorte de dinosaure très moche. C’est la malédiction du signe du chat. Pour cette raison, il a un caractère taciturne et colérique, car il sait que contrairement aux douze autres, il ne pourra pas vivre une vie normale. En effet, à sa majorité, le signe du chat est enfermé dans une cabane isolée pour le restant de ses jours. Kyo a également un autre secret qui l’empêche de dévoiler à Tohru ses sentiments pour elle : il est persuadé d’être à l’origine de la mort de la mère de cette dernière. En effet, ils se connaissaient par un concours de circonstance et, le jour de sa mort, il a vu la voiture lui foncer dessus et a hésité à se jeter sur elle pour la protéger. Mais cela aurait dévoilé au monde son secret, car il se serait transformé en chat devant tous les passants. Alors, égoïstement selon lui, il a préféré ne pas intervenir et elle est morte en murmurant ces derniers mots « je ne te le pardonnerai jamais ».
Et enfin, le dernier secret qui est l’un des plus lourds de l’histoire (SPOILER SPOILER) Akito le chef de famille est en réalité une femme (et pas un homme, comme tout le monde le pense, nous y compris !)
Les histoires de romance – Evidemment, en bon shojo, il y a de l’amour dans l’air. L’histoire principale tourne évidemment de Tohru qui est prise, pendant une bonne partie de l’histoire dans une sorte de triangle amoureux avec Yuki et Kyo, tous les deux du même âge qu’elle et dans sa classe. Elle va être assez tiraillée sur ce qu’elle ressent, et même nous, lecteurs, nous ne savons pas trop comment cela va se terminer, jusqu’à ce que les deux garçons finissent par mettre au clair leur sentiment à un moment de l’histoire. Yuki réalise que Tohru lui apporte le réconfort d’une mère (oui, c’est un peu bizarre dit comme ça, mais lui-même n’a reçu pas ou peu d’amour de sa propre mère, il trouve ce réconfort en Tohru). Et Kyo, va réaliser qu’il est profondément amoureux de Tohru. Elle va finir par le réaliser également, même si elle aura du mal à se l’avouer, mais cela va renforcer d’autant plus son envie de libérer la famille de la malédiction, afin d’empêcher Kyo, signe du chat, d’être enfermé à sa majorité. Il y aura également une histoire de romance inattendue entre Arisa et Kureno, qui vont se rencontrer au supermarché. Et enfin évidemment, une histoire d’amour-haine entre Akito et Shigure.
Les morales de l’histoire – tout comme dans un shonen, on retrouve toujours de superbes valeurs de dépassement de soi, dans ce shojo, on va retrouver beaucoup de jolies choses comme l’acceptation de l’autre, de la différence. Evidemment, la notion d’amitié, de famille, des liens interpersonnels. Tohru par sa grande gentillesse, un peu à la manière d’un Naruto (ouiiii, j’ai réussi à le caler même ici hahaha) ou d’un Tanjiro, va réussir à rallier les gens à elle, à ce qu’ils s’ouvrent et se confient et surtout qu’ils finissent par devenir heureux. Le meilleur exemple est évidemment quand elle est confrontée à Akito. Akito qui n’est qu’un concentré de violence et de haine, presque sadique mais qui cache en réalité une âme meurtrie qui ne demande qu’à être rassurée. Quand Tohru lui propose de devenir son amie, elle commence par la rejeter, puis finalement accepte et ce sera le début de sa transformation et de son acceptation d’elle-même. Et par la même occasion, de la fin de la malédiction des douze.
La fin poétique – Au-delà du fait que l’histoire se termine bien, c’est une fin relativement poétique ou de nombreux malentendus, quiproquos trouvent leur issue. Kyo qui était persuadé d’être à l’origine de la mort de la mère de Tohru et que les derniers mots qu’elle lui a adressés sont « je ne te pardonnerai jamais », mais elle lui disait en réalité « si tu ne protèges pas ma fille, je ne te pardonnerai jamais ». Hatsuharu qui découvre que Rin ne l’a pas quitté parce-qu’elle ne l’aimait plus comme elle le prétendait, mais parce-qu’elle voulait le protéger. Akito, désespérément amoureuse de Shiguré depuis toujours, comprend que c’est réciproque, mais que s’il a été aussi cruel avec elle pendant tout ce temps, c’était par vengeance car elle a eu une aventure avec Kureno et qu’il ne le supportait pas. Et surtout, on découvre que depuis toutes ces années, la légende des douze et le rôle du chat avait été mal compris. Le chat n’avait trahi personne. Et qu’il était historiquement le préféré du Dieu des animaux.
Évidemment, l’histoire se termine bien et tout le monde trouve son « happy ending ».
Si je peux me permettre de le dire, la deuxième version de l’animé, le reboot, a grandement sublimé les dessins originaux. Tout comme certaines personnes affirment que les dessins de Demon Slayer sont bien moins jolis que la version animée, je trouve que la version animée de Fruits Basket est une franche réussite et les personnages sont encore plus stylés que dans le manga. De nombreuses fois dans le manga, je n’étais pas sûre de qui était qui, tant certains personnages se ressemblaient au niveau du chara design. Encore une fois, cela reste un avis personnel !
L’auteur a prolongé cette nostalgie fruits basketienne, en écrivant une suite, sous la forme d’une série ultra courte de 3 tomes, appelée Fruits Basket Another. Même si j’ai été contente de retrouver les personnages, cette suite n’a pas d’énorme valeur ajoutée. Elle met du temps à poser le décor (grosso modo, l’histoire se déroule des années après, Tohru et Kyo ont eu un fils, ainsi que de nombreux autres personnages de l’histoire originale (un peu à la manière de Boruto) sauf qu’on a à peine le temps de les découvrir, que c’est déjà fini.
Bref, si vous avez envie d’une jolie histoire, saupoudrée de quelques éléments surnaturels, sur un lit de malédiction, qui se termine en poésie… lisez Fruits Basket ! C’est culcul, mais pas trop !
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